Les inquiétudes, soucis et anxiétés sont les produits d’Avidya ou ignorance. Quand le mental se repose en Brahman pendant le sommeil, quand le mental est déconnecté du corps par le chloroforme ou l’anesthésie, il n’y a pas de douleur ; il n’y a pas d’inquiétudes, de soucis et d’anxiétés. Il en découle donc que les inquiétudes, soucis et anxiétés sont tous de pures créations mentales. Ils n’existent pas du tout dans le Soi bienheureux. Si l’ignorance, qui est la cause racine est annihilée, ces soucis et ces inquiétudes meurent d’eux-mêmes. Par conséquent, vous aurez à traiter la cause et à supprimer la cause originale en obtenant la connaissance du Soi ou Atman.
Le mot Sanskrit pour anxiété est Chinta. Inquiétudes, soucis et anxiétés sont identiques. Seuls les mots sont différents, comme l’eau et aqua, pani et jal. Ils coexistent. Un homme dit : ‘ Je dois prendre soin de mes enfants et de mes vieux parents ; je dois prendre soin de ma femme, de ma maison et de mes terres ; je dois prendre soin de mes vaches ; je dois prendre soin de mon corps’. L’identification, ou Abhimana est le facteur principal qui génère inquiétudes et soucis. Cet Abhimana est généré par l’ignorance. Quand le petit Jiva ignorant, prend le corps impur et périssable pour le pur et impérissable Soi, tous ces mots surgissent. Ils ont tous pour origine le corps. Le corps est votre premier ennemi. Vous devrez le traiter comme un chien et ne pas avoir d’Abhimana. Quand la faim et la soif vous oppressent, donnez-lui de la nourriture et à boire comme si vous vous occupiez de vos vaches et taureaux. C’est tout. Soyez un Udaseena. Soyez indifférent.
Regarder son visage dans le miroir cinquante fois par jour, l’utilisation de savon, de poudre et d’huiles parfumées, mettre des cravates, cols et vêtements à la mode, intensifient Deha Abhimana et augmentent les soucis.
L’identification du Soi avec ce corps s’étend à ceux qui sont connectés avec ce corps tels que femme, fils, maison, père, mère, sœur, etc…, et les soucis sont multipliés par cent. Vous devrez prendre soin de tous ces gens. Vous devrez aussi prendre soin de tous les jouets de votre fils car les jouets sont connectés avec votre fils. Il n’y a absolument aucune fin pour ces inquiétudes et soucis. L’homme se crée tous ces soucis pour lui-même. Personne n’est à blâmer. Tout comme le ver à soie et l’araignée créent une toile pour leur propre destruction, provenant de leur propre salive, de même l’homme crée ces inquiétudes et soucis pour sa propre destruction, provenant de sa propre ignorance. Les nuages proviennent de l’évaporation de l’océan dû à la chaleur du soleil et ensuite ils cachent celui-là même qui apporta la chaleur pour leur formation. De même, inquiétudes et soucis sont créés par l’homme pour son annihilation. Comment ces inquiétudes et soucis peuvent-ils avoir une existence réelle dans l’Atman qui est une incarnation de béatitude et de paix ? Détruisez Abhimana du corps. Toutes les connexions et soucis mourront d’eux-mêmes, à cette seconde même. Sachez ceci et ressentez la béatitude. Il n’est pas utile d’écouter la méthode de préparation de la crème anglaise. Mangez-la et réjouissez-vous. C’est ce que j’attends de vous sans délai.
Un homme d’affaires se fait du souci : ‘Comment puis-je payer les dettes ? L’industrie est en pleine dépression. Les affaires sont calmes’. L’étudiant se fait du souci : ‘ J’ai passé mon examen. Je ne sais pas si je passe ou non. Je ne sais pas ce que je vais faire pour gagner mon pain. De nos jours, il y a partout une forte concurrence. Il n’y a pas de possibilité d’emploi dans les bureaux. Même les universitaires et les bacheliers ne gagnent que 50 Rs dans les usines à sucre. Pour ce poste, il n’y a pas de vacances. Mon père a vendu tous ses biens pour mes études. Maintenant il meurt de faim. Je pense que je vais ouvrir un salon de coiffure ou un magasin pour fabriquer des chaussures. Je réalise maintenant la dignité du travail. Je suivrai maintenant les enseignements de Mahatma Gandhi et son chemin. Le cinéma paye sans aucun doute. Mais je n’ai pas le talent d’un acteur, ni même une belle voix. Je suis le seul soutien de mes parents’. Le mari se fait du souci : ‘Ma femme a eu de sérieux avortements à deux occasions. Elle est maintenant enceinte au sixième mois. Je n’ai pas d’argent pour payer le docteur. Je n’ai pas mis un sou de côté. Je ne sais pas quoi faire’. Le Raja dit : ‘ Les locataires de mes terres n’ont pas payé leur taxe cette année. Ils disent que la récolte n’était pas bonne. Mon coffre est vide. J’ai dépensé environ deux cent mille roupies pour mon voyage à travers le continent. J’ai donné cinq cent mille roupies au fond pour le tremblement de terre’. Il se plaint également. Vous voyez ainsi que personne n’est libéré de l’inquiétude et des soucis dans ce monde. Mais un Yogi, un Jnani ou un Bhakta est complètement libéré de tout ceci.
Les cheveux d’un homme deviennent gris en quelques heures lorsqu’il se fait beaucoup de soucis. Les soucis ont un effet corrosif sur les tissus du cerveau, des nerfs et des cellules. Ils affaiblissent le feu digestif, amènent à l’épuisement et sapent la vitalité et la vigueur de l’homme. Les soucis rendent un homme anémique et blême. L’énergie mentale est dissipée par les soucis et les inquiétudes. Les soucis, quand ils sont combinés avec la peur et la colère, tuent un homme en une seconde. En fait, les soucis raccourcissent la vie de l’homme. Beaucoup de maladies ont comme origine les soucis. Ils affaiblissent la volonté. Un homme soucieux ne peut réaliser aucun bon travail avec attention. Il est étourdi et apathique. Il ne peut avoir aucune stabilité dans son travail. Il est un homme mort-vivant. Il est un fardeau pour sa famille et pour la mère terre.
Certaines personnes ont développé une habitude à se faire du souci. Vous ne pouvez trouver la moindre trace de joie sur leur visage. Il ressemble à celui qui est en train de prendre de l’huile de ricin ou de la quinine. Avez-vous observé attentivement le visage d’un homme quand il prend de l’huile de ricin ou de la quinine ? Il est lugubre et déprimé. De telles personnes ne devraient pas sortir de leur chambre. Elles polluent l’atmosphère du monde, le monde des pensées, et affectent d’autres gens. La morosité est une maladie contagieuse. Tous ceux qui rentrent en contact avec des gens lugubres en sont immédiatement affectés. Un homme lugubre devrait couvrir son visage quand il sort.
Le mental qui se fait beaucoup de soucis est tel un manège. Je pense que vous savez ce que je veux dire par manège. Une habitude à se faire du souci s’est formée dans le mental. Les pensées de soucis reviennent encore et encore et le mental tourne en rond.
Ne vous souciez jamais de rien. Soyez toujours joyeux. Pensez à l’opposé qui est joie. Utilisez toujours votre raison et votre bon sens. Soyez sagace et prudent. Vous pouvez éviter les dangers et les échecs. Vous pouvez surmonter tous les défauts. Si vous êtes attentif et aussi vigilant, si vous êtes honnête et franc, si vous vous acquittez quotidiennement de votre Sandhya, méditation, prière et autres devoirs de Varnashrama, et si vous dites la vérité et pratiquez le célibat, rien ne peut vous faire du mal. Même Brahma le créateur aura peur de vous. Tout se réalisera sans problèmes. Vous aurez une vie sans perturbation. Même les difficultés passeront en douceur, sans vous affecter en rien. Pourquoi devrait-il y avoir de la place pour des inquiétudes et des soucis ? Ayez toujours un mental équilibré. Souriez et riez. Développez cette habitude. Même si une difficulté se manifeste, gardez le mental serein. Rappelez-vous de l’adage : ‘MEME CELA PASSERA’. Réfléchissez et affirmez : ‘Pourquoi devrais-je me faire du souci inutilement ? J’ai gagné en force. Je connais maintenant la manière de m’en sortir. Je n’ai peur de rien. J’ai une volonté forte. Je médite sur l’Atman. Rien ne peut m’affecter maintenant. Je suis invincible. Je peux bouger le monde. Je suis une personnalité dynamique. Je sais comment m’adapter à mon environnement et à mon entourage. Je peux influencer les gens. Je connais l’art de la suggestion et de l’auto suggestion. Je ne me ferai jamais de souci sur rien. Je suis toujours paisible et fort. Je tire la béatitude de l’intérieur. Je dis toujours : ‘Mr Souci, au revoir’. Je suis maintenant un homme différent. Je suis plus solide qu’on ne le pense. Les soucis ont maintenant peur de me montrer leur visage. Je peux également supprimer les soucis de millions de gens’.
Ô petit homme de petite foi ! Vois comme les oiseaux sont insouciants et heureux. Deviens aussi insouciant qu’eux ou qu’un Paramahamsa Sannyasin. Aies confiance dans ton Soi intérieur. Repose-toi sur ton Soi. Lève-toi et affirme la divine majesté de ton Soi. Tu n’es pas ce corps périssable. Tu es le tout pénétrant et bienheureux Soi. Même si tu n’as rien à manger, même si tu n’as rien à mettre, ne dévie pas d’un iota de cette position. Béni est celui qui est insouciant et qui se repose dans son propre Svarupa, toujours souriant et riant, et irradiant la joie envers les autres.