Bonheur

L’UNIQUE SOURCE DU VRAI BONHEUR

Il semble que le bonheur ait été la quête de l’homme sur terre, même avant que la création ne commence, et cette recherche ne semble pas avoir abouti jusqu’à aujourd’hui. Le bonheur est la quête de tout le monde, mais en même temps le désespoir de chacun de nous. Il ne semble pas qu’on ait pu le trouver. Le bonheur semble se trouver loin dans le futur, dans un horizon lointain, où il s’éloigne hors de la vue au moment même où vous pensez l’atteindre. Après plusieurs milliers d’années d’histoire connue, l’homme moderne semble être aussi éloigné de l’expérience réelle du bonheur, que son lointain ancêtre. Et pourtant, d’énormes efforts ont été faits durant cette période pour l’atteindre. Pendant des siècles et sans relâche, l’homme s’est efforcé de créer d’innombrables moyens pour remplir sa vie extérieure de plaisir. Mais tous ces moyens n’ont pas réussi à satisfaire le but. Car, si vous posez la question à l’homme : ‘Etes-vous vraiment heureux ?’, pratiquement personne ne donnera la réponse directe : ‘Oui je le suis’. Au lieu de cela, presque tout le monde dira : ‘Euh…, je pense…’ ou ‘Peut être…’ ou ‘Pas tout à fait…’ ou ‘je ne sais pas vraiment…’ Tout sauf une réponse claire !

Si les gens ont recherché le bonheur pendant des siècles et ne l’ont pas encore trouvé, cela veut-il dire qu’on ne peut pas en trouver ? Cela veut-il dire que le bonheur n’est qu’un produit de l’imagination, quelque chose qui n’existe pas réellement, mais qui vient comme un fantôme que nous fabriquons nous-mêmes ? Soit nous devons en conclure que le bonheur est inaccessible à l’homme, soit celui-ci a fait une erreur fondamentale dans son appréciation sur le bonheur. Certains diront que la méthode adoptée par l’homme dans sa quête pour le bonheur est imparfaite. Si on commence à chercher une chose mais de la mauvaise manière, le but ne sera pas atteint. D’autres diront que l’endroit où l’homme a cherché le bonheur n’était pas le bon. Supposons qu’une chose est dans une pièce alors qu’on la cherche dans une autre ; l’objet ne sera pas trouvé, bien qu’il existe vraiment. Peu importe la raison, et cela nous allons essayer de l’examiner, le bonheur semble avoir échappé à l’humanité. C’est une des choses les plus insaisissables ! L’homme ne peut pas en profiter, même quand il semble l’avoir à portée de main. Pourquoi cela ?

Toute l’intense et merveilleuse activité sur cette terre indique qu’il y a un besoin spécifique et universel que l’homme essaie de satisfaire. Ce besoin nous l’avons vu, est le désir de bonheur. Ce désir peut être recherché soit de manière positive, soit de manière négative. L’homme cherche à jouir des choses qu’il conçoit dans son mental comme productrices de plaisir, ou il essaie de se débarrasser de toutes les choses qui lui apparaissent contrarier son plaisir. Personne ne veut douleur, souffrance ou misère. Tous veulent éviter ces afflictions, car ils sont l’antithèse même du bonheur. En se débarrassant de la douleur et de la souffrance, les gens sont censés atteindre cet état dans lequel le bonheur est clairement perçu.

Le bonheur est une expérience.

Ceci est à peu près certain. L’homme sait ce qu’il veut. Mais il ne connait pas la nature véritable de ce qu’il veut ; il ne sait pas pourquoi son bonheur lui échappe. Il existe un bonheur suprême et exceptionnel, qui peut être obtenu dans cette vie ; ceci est la grande déclaration des Upanishads, des Védas et de la Bhagavad Gita. ‘Sache que la Réalité est indescriptible béatitude et le plus grand bonheur concevable. Ce bonheur est si intense que l’intellect ne peut l’appréhender, et les sens (qui normalement expérimentent le bonheur) ne peuvent le saisir ou le transmettre. Il est vraiment intense et transcendantal !’ Ceci est le bonheur qui est le but de l’homme. La plénitude et la perfection appartiennent au bonheur le plus élevé. Il n’a rien à voir avec l’imperfection, car celle-ci implique un mélange et dans un mélange d’éléments, il n’y a pas d’uniformité dans l’expérience. Lorsque le sel et le sucre sont mélangés et que ce mélange est placé sur la langue, on ne peut pas sentir une douceur uniforme à cause des deux éléments inhérents au mélange. On aura le goût du sucré, mais en même temps, on fera une grimace car on aura aussi le goût du salé dans la bouche. Un mélange, de par sa nature même, ne peut transmettre la pureté ou la perfection à une expérience. La chose la plus importante est de trouver le bonheur suprême. Celui qui atteint ce but va au-delà de toute douleur et souffrance. L’affirmation, que le bonheur est une expérience disponible à l’être humain, n’est pas l’expression d’une simple théorie. Elle est soutenue d’une manière qui fait autorité, comme un fait tangible et expérimenté par ceux qui ont effectivement atteint cette expérience divine.

Où est la source de ce bonheur ? Avant que l’homme ne puisse se mettre en route vers la quête de cette source, il doit savoir ce qu’il recherche. Il devrait avoir une conception correcte et une idée claire du bonheur. Malheureusement, peu d’hommes montrèrent leur intelligence en définissant clairement ce qu’ils souhaitaient obtenir. Le monde entier court frénétiquement après quelque chose dont il n’a pas de conception claire dans le mental. Tout cet effort est pratiquement vain car il n’est pas soutenu par l’intelligence. La première chose à comprendre est que le bonheur est une expérience. Ce n’est pas un objet ni même une acquisition. C’est plutôt la conscience d’un état interne, qui est déjà une partie essentielle et par conséquent irrévocable de votre être. On ne peut pas aller à un endroit et l’emporter comme si cela était quelque chose à obtenir. Le bonheur est un état de l’être. Une fois qu’on a clairement compris que ce n’est pas une chose, le fait de remplir sa vie de choses, sera alors considéré comme une grande illusion. Les choses de ce monde ne sont pas la source du vrai bonheur. Elles nous donnent tout au plus la capacité d’éviter (dans une certaine mesure) des inconvénients et des souffrances universels connus de l’être humain. Ceci est leur seule valeur intrinsèque et leur seule utilité. Ils ont été créés par l’homme et l’homme est lui-même imparfait. Il est sujet à la misère, la souffrance, la peine, le chagrin et la douleur. Des choses crées par un tel être imparfait ne peuvent tenir de la perfection. Nous savons que c’est dans la perfection que nous pouvons vivre une expérience uniforme, non contredite par aucune forme extérieure. Des expériences variées, obtenues par des choses conçues par l’homme, satisferont la partie physique de l’être, lui fournissant peut-être une satisfaction sensuelle ou supprimant une sensation de gêne, mais des choses imparfaites ne peuvent nous donner le bonheur.

La possession des objets signifie : pas de bonheur.

Une question peut maintenant naître dans votre mental : ‘Et toutes ces belles choses, plaisantes, savoureuses, mélodieuses, aux couleurs vives qui remplissent le monde ? Ne donnent-elles pas le bonheur ?’ Ces choses nous donnent certainement des expériences définies. Mais ces expériences peuvent-elles être appelées bonheur ? C’est ce que nous devons décider maintenant.

L’expérience qui provient de ces choses, pour être valable, dépend du contact avec elles. Sans leur contact, aucune expérience ne peut être obtenue. Entourez-vous d’une pléthore des plus beaux objets et ensuite fermez les yeux. Ceci en fera la démonstration. Vous serez incapable d’en obtenir une quelconque expérience de leur présence physique dans la pièce. Pourquoi ? Parce que le sens de la vue n’a pas établi de contact avec eux. Il y a des choses à voir, mais si le sens de la vue ne les contacte pas, aucune expérience ne peut se faire. De même, la plus belle des musiques peut être jouée, si vous vous bouchez les oreilles, il sera impossible pour vous de jouir du plaisir de ce son, car aucun contact ne s’est fait entre la musique et votre oreille. Similairement, vous n’obtiendrez aucun plaisir des plats les plus exquis qui se trouvent sur la table devant vous, à moins que la langue ne soit en contact avec ce que vous mangez. Entendre, voir, toucher, sentir et goûter, tous dépendent du contact de l’instrument du sens avec l’objet correspondant.

Les expériences physiques sont de nature sensitive. En tant que telle, elles sont limitées par la capacité des sens à entretenir des pensées d’objets extérieurs et de transporter les sensations au mental. Au-delà d’une certaine limite, qui caractérise la capacité des sens, les choses deviennent écœurantes et détestables. De plus, toutes ces choses fournissant des expériences dépendant du contact des sens, suivi de l’acheminement des sensations au mental, il est évident que l’état du mental, à ce moment-là, est une condition ayant une incidence sur l’expérience du plaisir. Supposons par exemple, que quelqu’un ait reçu un télégramme l’informant que son fils aîné venait d’être tué dans un accident d’avion. La présentation de choses plaisantes, peu importe la manière, ne fera pas naître en lui la moindre indication qu’il puisse en retirer un quelconque plaisir. Non ! Il en sera incapable, car son état intérieur, qui est essentiel à son bonheur, a été étouffé par son état mental. Toutes les choses de ce monde ne pourront lui donner l’expérience du bonheur.

Par conséquent, il n’est pas étonnant que l’opulence et la souffrance aillent souvent de pair. Certaines personnes, qui ont tout ce dont ils pourraient tirer le plaisir des sens, vivent pourtant dans la souffrance. Elles n’ont pas la paix du mental. Elles sont déprimées ou désespérées. Elles pensent même à se suicider. Pourquoi ? La réponse est qu’il n’y a pas de connexion causale entre les objets en profusion et l’expérience appelée bonheur qui en découle. Le contraire est également vrai. Il y a des gens qui possèdent très peu mais qui sont remplis de bonheur. Ils sont toujours en train de rire, de chanter, même pendant qu’ils travaillent. Pourquoi ? Si les objets extérieurs sont indispensables à l’expérience du bonheur comment cela se fait-il que des gens sans bien, habillés de loques ou qui ont un besoin pressant de réparer leurs chaussures, sont en même temps remplis de bonheur ? Si la condition du bonheur était la présence d’objets, alors leur absence devrait priver ces personnes de toute joie.

Ainsi, l’absence d’objet peut être compatible avec l’expérience de la joie tout comme la présence d’objet peut être compatible avec l’expérience de la souffrance. Nous voyons donc clairement qu’il n’y a aucune connexion causale entre les objets de cet univers et l’expérience du bonheur.

Le bonheur, un trésor perdu.

Comment agissent les gens, qui ont toutes les choses dont ils ont envie, quand ils ont quelques jours de libre ? Ils font une excursion en montagne ou dans un parc national ou un voyage à Hawaï. Bien qu’ils possèdent tout ce qui peut être conçu d’ordinaire comme des sources de bonheur, ils essaient de s’éloigner de ce qu’ils ont déjà, lorsqu’ils ont un peu de liberté. Quelle est la signification de ceci ? Quelle est son implication ? Pour la personne qui réfléchit, elle découvre de façon claire, que les objets de cet univers n’ont pas le pouvoir subtil de donner à l’homme l’expérience du bonheur. La personne réfléchie voit que le bonheur ne dépend pas du fait de recevoir quelque chose. Quel est alors la signification de l’expression ‘la quête du bonheur’ ou ‘la recherche du bonheur’ ? Pourquoi utilisons-nous les mots quête ou recherche ? Chercher ou rechercher implique que quelque chose a été perdu. Quand une chose était et qu’ensuite elle n’est plus, nous pouvons partir immédiatement à sa recherche. Quand la chose perdue est découverte, nous l’avons simplement retrouvée. La vie, par conséquent, n’est pas tant une lutte pour découvrir la source du bonheur mais plutôt un effort pour retrouver le bonheur perdu. Dans son aspect de quête, la vie est une tentative pour retrouver ce qui a été perdu.

Ceci nous amène à un point encore plus subtil et d’une plus grande implication. Si le bonheur est un état que vous aviez auparavant et que vous avez perdu maintenant, alors, en récupérant le facteur manquant, vous pourriez retrouver cet état pour votre expérience du bonheur. Où se trouve ce facteur ? La réponse très claire et sans équivoque est : Le facteur se trouve en vous. Il ne se trouve pas à l’extérieur de vous. Alors, dans quelle relation se trouve-t-il ? Est-ce une partie de vous-même ou est-ce près de vous ? Est-il en relation avec votre identité ? Vous êtes vous-même ce bonheur. Le bonheur est votre nature essentielle. Le bonheur est votre nature intime. En fait, vous ne pouvez jamais le perdre car il est identique à vous.

L’état présent et temporaire d’absence de bonheur, et par conséquent de recherche, est un état d’oubli, pas un état de perte réelle. Ceci a été expliqué philosophiquement de différentes manières. Quand j’étais jeune, en troisième classe je crois, nous avions dans notre livre d’anglais une petite leçon très humoristique appelée ‘les lunettes de grand-père’. Elle nous présente le salon d’une maison dans lequel le grand père a perdu ses lunettes et où toute la progéniture de petit fils est conviée à sa recherche. Jean et Pierre, Jo et John…et la chasse est ouverte. Ils regardent en dessous du canapé, soulèvent le tapis, grimpent sur le manteau de la cheminée et regardent sous les coussins du grand père. Après un certain temps de recherche, le grand père devenant de plus en plus impatient, le petit Tommy ayant cherché partout et désespérant de les trouver s’écria soudainement : ‘S’il te plait grand père, rappelle-toi où tu les as mis avant de te coucher’ ? A ce moment-là, en regardant le grand père, il vit qu’ils étaient sur le front de celui-ci, où ils se trouvaient depuis le début. Ils n’étaient jamais perdus. Ils semblaient avoir été perdus, parce que grand père n’était pas conscient des lunettes qu’il avait placées distraitement sur son propre front après avoir fini de lire le journal.

Dans notre quête pour le bonheur, notre position est précisément la même. La nature même de notre être est perpétuel, pur et indescriptible bonheur. L’absence du bonheur n’est pas tant la perte de la chose en elle-même, mais la perte de votre conscience de sa présence à l’intérieure. La source du vrai bonheur se trouve bien à l’intérieur de vous. La source de votre vrai bonheur est votre Soi. L’homme sera-t-il totalement privé de bonheur aussi longtemps qu’il n’aura pas réalisé sa véritable nature, et qu’il ne l’aura exploité à sa source même ? Pas du tout ! Vous pouvez, en étant vous-mêmes, profitez de plusieurs manières pour avoir des expériences de bonheur. Quelles sont ces manières ? C’est simple. Vous essayez de vous débarrassez de tous ces facteurs qui vous privent de votre bonheur. Cet effort est en grande partie négatif car vous ne faites rien de positif pour obtenir le bonheur. Vous présumez que le bonheur est là mais il n’est pas expérimenté. Ensuite, vous vous demandez ce qui empêche cette expérience, puis vous commencez à supprimer les obstructions. Et voilà ! Si une lumière brille et qu’elle a été, d’une manière ou d’une autre recouverte, vous devez enlever le voile pour qu’elle brille à nouveau. Si de l’or est enterré à un endroit, il n’y a qu’une chose à faire pour l’obtenir ; enlevez la terre, les pierres et les cailloux qui le recouvrent. Alors vous trouverez l’or et vous l’aurez. Quels sont ces facteurs bien trop efficaces qui nous volent notre bonheur ? Ils sont créés par nous-mêmes. Ils sont dus à l’erreur originale de l’homme, qui est dans la pensée que le bonheur se trouve dans les objets. De cette pensée naît tous les facteurs par lesquels l’homme a créé ses propres erreurs.

Les désirs et les besoins qui naissent de cette illusion première détruisent toute la paix du mental. Comment peut-il y avoir du bonheur dans un mental dépourvu de paix ? Le bonheur dépend de la paix du mental. C’est dans cet état du mental, calme et tranquille, que naît le bonheur, car avant tout, le vrai bonheur est votre état spirituel intérieure. Heureusement ou malheureusement, les seuls médiums à travers lesquels il peut être exprimé sont l’intellect et le mental. Si ces deux médiums sont jetés dans un état d’agitation tel, qu’ils ne peuvent pas servir correctement de canaux pour la remontée de ce bonheur intérieur, alors leur condition devient inapte et défavorable. Ce n’est que lorsqu’il y a la paix et la sérénité dans le mental et l’intellect, que ce bonheur intérieur se fait ressentir. Le voleur de votre paix et de votre sérénité est le sens du besoin et du désir, qui est né de votre erreur première que le bonheur dépend des objets. Ceci est l’erreur dans laquelle vous commencez votre vie. Durant l’enfance, on nous enseigne qu’avoir du bon temps veut dire aller quelque part, faire des choses ou avoir des objets et ainsi, les enfants grandissent dans cette illusion. En devenant adulte, ils sont à la merci des choses qui sont en dehors d’eux. Un grain de compréhension correcte de ce monde tel qu’il est réellement, inculqué aux jeunes gens donnerait une riche récolte en termes de bonheur et de joie.

L’utilité limitée des objets des sens

Essayez d’évaluer les objets tels qu’ils sont réellement. Pour mener une bonne existence sur cette terre on doit assigner une valeur limitée aux objets. Certains objets sont indispensables au maintien de la vie. Ils devraient être utilisés dans ce but. Mais ne les laissez pas prendre une importance excessive dans votre vie. Car, au lieu de servir de soutien, ils peuvent devenir de véritables tyrans, sapant la vie de tout véritable contentement et satisfaction. Votre bonheur sera alors hypothéqué par ces objets. Ces objets peuvent alors avoir la main mise sur vous, et tendrons à vous dominer et à vous réduire en esclavage. Une compréhension correcte et une bonne évaluation des objets tels qu’ils sont, ainsi que de leur valeur, doit être la première des préoccupations de l’être humain. Vous devez dire : ‘Jusqu’ici et pas plus loin !’, quand les objets essaient d’envahir le royaume intérieur de votre vie.

Aides au bonheur testées par le temps

Vous devez toujours, autant que possible, essayez de simplifier votre vie. Une vie simple est le véritable secret du bonheur. Une expérience sans entrave de la joie qui se trouve à l’intérieure provient de la simplicité. Votre vie ne devrait donc jamais être compliquée par trop de choses. En raison de beaucoup de choses, de beaucoup de désirs, l’homme moderne a malheureusement ratée sa joie. Vous avez sûrement vu le poster éclatant imprimé par Pan American Airlines, TWA, etc… Le paradis, qu’ils y présentent pour les vacances, n’est pas dans les métropoles hautement urbanisées de l’Amérique, mais dans les îles du sud. Pourquoi ? Non pas à cause des drive-in, théâtres, barbecues, stand de hamburgers ou course de camion, rien de tout cela se trouve là-bas. Ces endroits offrent rarement le confort habituel et pourtant on admet facilement l’idée qu’il y a un paradis là-bas, car on connaît la simplicité naturelle de ces endroits. Les Hawaïens sont toujours en train de chanter et de danser. Ils sont relativement insouciants et rempli du bonheur de la simplicité et du contentement. Nous les envions et essayons même de les imiter, du moins pour un moment, en laissant toutes les distractions et en se rendant chez eux. Dans la simplicité, se trouve la clef du bonheur de l’homme.

A contre cœur, l’homme moderne laisse sa vie devenir compliqué. Il sait que la simplicité est le secret du bonheur. Mais il pleure en disant : ‘Je n’y peux rien’. Il essaie même d’oublier le merveilleux paradis. Il prend des tranquillisants. Il se rend dans un café ou dans un bar. Il fait quelque chose, voire tout, pour lui faire oublier la totale insuffisance de sa condition présente.

Ayez la capacité de tirer de la joie de toutes les situations dans lesquelles vous vous trouvez. ‘ La situation n’a pas le pouvoir d’altérer mon expérience. Elle n’est altérable que dans la mesure où je permets qu’elle le soit. Si je dis non, je peux avoir la même paix et le même bonheur intérieur peu importe si la situation change. Elle peut changer toutes les heures mais je peux rester sans changement. Beaucoup de bonheur viendra si vous avez de la simplicité et du contentement. Vous trouverez tout d’abord que vous êtes libre de dettes. Ce cauchemar de versement, de crédit, qui reviennent mois après mois, année après année disparaîtra. Certaines personnes n’ont aucune liberté. Ils ne font que trimer pour les différentes sociétés de crédit. Ils font des versements pour leur maison, leur voiture, la radio, la télévision, le réfrigérateur, la machine à laver et Dieu sait combien de gadgets qui ont été inventés !

Une vie de simplicité et de contentement dépend plus de choses faites par Dieu, que de choses faites par l’homme. Il y a des centaines de choses qui peuvent remplir de bonheur, si vous avez les yeux pour les voir. Quand vous vous levez le matin, vous pouvez sortir de votre chambre, regarder l’aurore et être heureux. Quand le soleil apparaît, encore plus de bonheur. Quand vous entendez les oiseaux gazouiller encore un peu plus. Quand vous sentez la brise fraîche souffler…Eh bien ! Il n’y a pas de fin au bonheur. Connaissez la technique pour tirer du bonheur de ces choses simples—de l’aurore, du lever du soleil, des oiseaux, du rire des enfants, du merveilleux ciel bleu, des nuages blancs naviguant doucement comme des bateaux majestueux, des fleurs dansantes. Ils peuvent vous inspirer si vous savez comment en tirer de la joie. Si vous découvrez ce secret, il n’y aura aucune fin à votre bonheur.

Apprenez aussi à retirer de la joie du bonheur des autres. Au lieu de devenir envieux, soyez rempli de joie quand vous voyez les autres heureux. Sentez-vous heureux en voyant le bonheur des autres. Entraînez-vous à retirer le bonheur en apportant le bonheur dans la vie des autres. Apprenez la technique d’obtenir la joie en rendant les autres joyeux. Votre bonheur sera multiplié par mille. En ce moment présent, il est circonscrit par les expériences faites par vous seul. Mais si commencez à recevoir de la joie de tous les autres, alors vous serez perpétuellement joyeux. Le bonheur de chacun deviendra une partie de votre bonheur, le multipliera et s’y ajoutera.

Essayer de retirer de la joie de la beauté de toutes les choses et pas seulement des choses que vous possédez. Vous développerez ainsi une capacité impersonnelle pour le bonheur. Sans avoir un seul sou dans votre poche, vous vous rendrez compte d’un trésor illimité de bonheur, qui se trouve éparpillé tout autour de vous et en vous. Quand nous nous rendons compte de toutes les choses que Dieu nous a données, et pour lesquelles nous avons des raisons d’être heureux, la journée toute entière ne sera pas assez longue pour le remercier. Il nous a donné d’innombrables trésors. Songez à votre corps, à votre soi. Vous avez deux yeux sains. Supposons que quelqu’un vous dise : ‘Donnez-moi l’un de vos deux yeux et je vous donnerai vingt mille dollars’. Quelle personne en bonne santé mentale accéderait à une telle requête ? Supposons qu’on vous offrirait cent mille dollars pour votre langue ; la donneriez-vous ? Cela veut dire que nous avons des choses qui valent des millions et des millions de dollars ! Et pourtant nous nous inquiétons de certaines choses que nous n’avons pas, ne réalisant pas la valeur inestimable des précieuses choses que nous avons déjà. Il y a des gens qui sont malheureusement privé de ces choses. Comparé à eux, quelle chance vous avez ! Si vous réfléchissez simplement à ce que Dieu vous a donné, la vision toute entière de votre vie sera changée. Connaissez ces petits secrets. Ils sont petits mais très importants. Ils peuvent faire toute la différence entre l’obscurité et la lumière.

Apprenez à accepter les expériences qui viennent de la vie. Il est inutile de vous inquiéter, de fulminer et de vous rendre malheureux à cause d’elles. Vous n’ajouterez, peut-être, que plus de misère au malheur que ces expériences ont apporté. Ayez une résignation calme et sage. Il y a une intelligence suprême qui guide les vies de l’homme ici. Apprenez à accepter comme des êtres humains ces expériences qui viennent de cette Source. Endurez les petits malheurs qui viennent de la vie. S’il y a une petite souffrance, supportez-la et apprenez à supprimer la douleur. Vous enrichirez ainsi votre vie, de ces expériences que vous trouviez douloureuses et déplaisantes.

Soyez gentil avec tout le monde. Envers vos supérieurs, ayez une attitude complaisante. Ne soyez pas rempli de peur, de timidité et de nervosité en leur présence. Ceci peut également vous voler votre joie. Soyez serein. Avec vos égaux soyez amical. Ressentez l’unité avec tous. Ayez une attitude de gentillesse, d’amour et de compassion envers ceux qui vous sont inférieurs en position, en santé, en force, en beauté. Soyez indifférent envers ceux qui sont ennuyeux, méchants, déplaisants et désagréables. Ne vous mettez pas dans un état d’irritation, de contrariété, de froideur ou de haine. Ignorez simplement le méchant. Les quatre attitudes suivantes vous donneront le moyen de ne pas être dérangé : complaisance envers vos supérieurs, gentillesse et compassion envers ceux qui vous sont inférieurs, et une parfaite indifférence envers tous ceux qui sont inamicaux avec vous, ennuyeux, désagréable, méchant ou mauvais. Vous rencontrerez ces quatre catégories de gens tout au long de votre vie.

Et par-dessus tout, ne cédez pas à la colère. La colère, plus que tout autre facteur, détruit le bonheur. Elle peut ruiner totalement le bonheur de tout un foyer. Si un membre de la famille se laisse aller à la colère, il peut détruire le bonheur de tous les membres de ce foyer. Même les voisins peuvent en être affectés !

Maintenez une retenue rationnelle sur les sens. L’envie de plaisir charnel est une composante naturelle de l’être humain, mais il ne dépend que de la partie physique et mentale de votre nature. Nous devons le reconnaître en tant que tel. Il est, toutefois, la prérogative de chaque être individuel doté d’une intelligence développée, de tenir les rênes des sens. De cette façon, ils ne peuvent détruire le bonheur. S’ils sont autorisés à vous dominer, alors vous n’aurez aucun bonheur. Ceci est la Loi de l’Univers.

Basez votre vie sur la vertu, la vérité et la pureté. Si la pureté est toujours votre règle de conduite, les complexes de culpabilité et les névroses disparaîtront, et les psychiatres seront inutiles pour vous. Le bonheur rempli ceux qui basent leur vie sur la vertu. La vertu est une émanation directe du Divin, tout comme le bonheur est une qualité du Divin. Bien que cela paraisse difficile au début, et pourtant, nombreuses sont les migraines que vous économiseriez, si vous basiez votre vie sur la vertu et la vérité ! Si vous dites un mensonge, vous devrez dire une chaîne de mensonge pour le soutenir. En restant dans la vérité, vous supprimerez toute anxiété et des milliers de petits ennuis. Une vie de vérité et de pureté est une vie dépourvue de beaucoup de ces facteurs, qui contribuent à la souffrance et au mécontentement du monde moderne.

Encore plus important, restez près de cette grande Source Intérieure de tout bonheur, joie et béatitude ! Nommez-la de n’importe quel nom que vous choisirez. Je ne veux pas Lui donner de nom. Faite de Cela le centre de votre être. Ceci est l’Eternelle Chose qui supporte votre vie. Ceci est votre alpha et oméga, votre tout dans le tout, le substratum qui vous soutien et votre destination et but. Restez près de Lui en développant l’amour. Aimez le Suprême. Souvenez-vous toujours du Suprême. Les Grands, qui se sont absorbés pour toujours dans l’Etat Suprême et Béni de bonheur et de béatitude, nous ont transmis un grand secret qui nous donne une méthode infaillible pour atteindre le bonheur. Ce secret est le Nom Divin. Ils disent : ‘Pratiquez le Nom Divin. Le Nom du Suprême et le suprême ne font pas deux ; ils sont un. Si vous avez le Nom Divin à l’intérieur de vous, vous y avez aussi le Suprême’. Ceci est une grande vérité spirituelle. Ceci est un fait important. Si vous vous souvenez de ce fait et essayez de faire du Nom Divin votre bien, si vous répétez toujours le Nom Divin, si vous invoquez toujours le Nom Divin, si vous vous remplissez toujours du courant du Nom Divin, alors le bonheur sera toujours avec vous.

Le bonheur, dans le sens le plus réel du terme, est cette expérience sans changement à l’intérieure de vous. C’est cette conscience qui, en étant présente, vous permet de tirer de l’harmonie de toutes les autres choses et qui, en étant absente, vous en prive. Ceci est le fait le plus important.

C’est comme le chiffre ‘1’ en mathématiques. S’il est là, vous pouvez y ajouter des zéros. Chaque zéro augmente progressivement la valeur du nombre. Les zéros ont alors une grande signification. Mais si le ‘1’ n’est pas là, tous les zéros ne sont que des chiffres qui n’ont aucune valeur propre. Similairement, toutes les choses n’ont la capacité de donner du bonheur qu’en présence de l’ÊTRE UNIQUE. Faites de Lui le centre de votre vie. Faites de Lui la chose la plus importante de votre vie. Alors vous ne serez jamais privé de votre bonheur, pas même pour une seule seconde. Personne ne sera capable de vous séparer de Lui car vous êtes vous-mêmes dans ce Bonheur. Quand un poisson est sorti d’un petit bocal et relâché dans l’océan, il peut nager partout et reste toujours dans le vaste océan. Ainsi, élevons-nous de ce petit bocal de vie illusoire, où nous concentrons une attention excessive aux objets extérieurs, et entrons dans cette Vérité immense. Le bonheur se trouve en Dieu et Il est à l’intérieur de moi et Lui et Moi ne font qu’un.

En nous, se trouve la Source Perpétuelle de l’Eternel Bonheur. Puissiez-vous vivre votre vie dans cette Vérité. Alors je vous assure que votre vie deviendra un courant de bonheur. Que votre vie puisse ainsi couler non pas comme une vallée de larmes, mais comme un courant perpétuel de bonheur infini. Que Dieu vous donne la force et l’inspiration de vous épanouir dans cette simplicité et ce contentement, cette vertu brillante et irradiante, cet état serein de détachement, cette gentillesse avec tous les êtres, d’où ce grand cadeau qui attend de vous être accordé, vous sera octroyé. Que votre vie devienne rayonnante de joie. Ceci est ma prière.

(Swami Chidananda)