Je veux maintenant vous parler de ce sujet essentiel, le contentement. Vous connaissez tous la maxime « Un mental contenté est une fête continuelle. ». Le mental est toujours agité à cause de l’avidité. L’avidité est une sorte de feu intérieur qui consume l’homme doucement. Le contentement est un antidote puissant contre le poison de l’avidité. Tout comme l’homme qui vient d’une longue marche sous le soleil est bien rafraîchi en faisant un plongeon dans le Gange, ainsi, cet homme avide, qui est brûlé par le feu de Lobha, trouve immédiatement joie et soulagement par une trempette dans l’eau d’ambroisie du contentement. Il y a quatre sentinelles qui gardent le domaine de Moksha. Ce sont, Santi, Santosha, Satsanga et Vichara. Si vous pouvez approcher n’importe laquelle de ces sentinelles, vous pouvez attraper les trois autres. Si vous pouvez attraper Santosha ou contentement, les trois autres sentinelles vous suivront aisément.
Il n’y a pas de plus grand gain que le contentement. Un homme, qui est parfaitement doté de cette importante vertu, est l’homme le plus riche dans les trois mondes. La paix qu’il ressent ne peut pas être décrite convenablement par des mots. Il est un puissant empereur sur cette terre. Tayumana Swami, le sage réputé de l’Inde du sud chante : « Même l’homme le plus riche de ce monde qui est l’égal de Kubera, qui possède Chintamani, Kamadhenu et Kalpataru, désire avoir des domaines à l’étranger ». Il essaie de pratiquer l’alchimie pour avoir plus de richesses. Cet autre homme, qui vie plus de 150 ans, essaie de prolonger sa longévité en prenant des Rasayanas et Siddha Kalpas. Celui qui possède cent crores de roupies fait son possible pour en avoir deux cents. Le mental saisit une chose, le laisse le moment suivant, et essaie d’en saisir une autre. Dans ce monde, l’homme bouge sans cesse et dit : « Ceci est à moi. Cela est à moi. Je vais essayer de posséder cela également. Ô mental agité ! Ne me traîne pas dans ces désirs impurs et objets sensuels. Je connais très bien tes chemins. Reste tranquille. Ô être suprême ! Donne-moi un mental sans désirs. Que mon mental soit toujours fixé sur la vérité. Que mon être soit sans mental. Que je puisse me reposer dans Satchidananda Svarupa. Ô Félicité toute pleine! Ô Félicité radieuse qui pénètre et imprègne tous ces noms et ces formes ». Le contentement est l’un des points importants dans les Niyamas de la philosophie du Raja Yoga. La Gita dit également : « Soit satisfait de ce que toutes les occasions te donnent et applique toi à la méditation avec un mental sans passions ». Socrate disait énormément de bien de cette vertu.
Bien que les gens savent que le contentement est une vertu qui donne la paix au mental, ils n’essaient pas de développer cette vertu. Pourquoi ? Parce qu’ils ont perdu le pouvoir de discrimination et le pouvoir d’investigation Atmique, ou Vichara Shakti, à cause de la passion et de l’avidité. L’avidité est le commandant en chef de la passion. Partout où il y a de l’avidité, il y a de la passion et partout où il y a de la passion il y a de l’avidité, invariablement. La compréhension s’assombrit, l’intellect se pervertit et la mémoire devient confuse à cause de la passion et de l’avidité. Par conséquent, les gens trouvent difficile de développer cette vertu, le contentement.
Un opposant dit : « Bien, Swamiji, ce que tu dis est tout à fait correct. Je réalise parfaitement que le contentement donne la paix. Mais j’ai un doute. Si je suis contenté, toutes me ambitions vont mourir. Je deviendrais léthargique et paresseux. A cause de mes différentes sortes d’ambitions, je me déplace de-ci de-là, je m’exerce, je suis énergique. S’il te plaît, enlève-moi ce doute. Je suis déconcerté ». Ma réponse est simplement ceci : le contentement ne peut jamais te rendre paresseux. C’est une vertu Sattvique qui propulse l’homme vers Dieu. Cela donne un mental fort et la paix. Il contrôle les efforts inutiles et égoïstes. Il ouvre l’œil interne de l’homme et l’amène vers la contemplation divine. Il dirige son énergie vers l’intérieur, la voie Sattvique. Il transforme l’énergie grossière à savoir, l’avidité qui force l’homme vers des efforts égoïstes, en énergie spirituelle, Ojas. Cet homme qui est satisfait est plein de Sattva. Il est plus énergique maintenant. Il est intérieur. Il a une vie intérieure dans l’Atman. Il est toujours en paix. Il réalise plus de travail calmement et avec un mental concentré. Tous les rayons dispersés du mental sont maintenant rassemblés. Comprends-tu ce point maintenant ? L’opposant répondit : « Oui Swamiji, le sujet est entièrement clair maintenant. Je suis pleinement satisfait. »
C’est avec la force du contentement que les sages et les Rishis d’antan, les Fakirs et Bhikshus se déplacent dans le monde de manière insouciante en vivant de Bhiksha. C’est le contentement, qui donne la force à l’aspirant pour marcher sur le chemin de la réalisation du Soi, et le courage d’avancer sans peur sur le rude et épineux chemin de la spiritualité. C’est le contentement, qui permet à l’aspirant de considérer les choses sans valeurs et périssables de ce monde comme excrément, poison, fétu de paille ou poussière. Le contentement développe Vairagya, discrimination et Vichara.
Mira avait un parfait contentement. Elle ne s’est jamais fait de souci pour les choses dérisoires de ce monde. Elle vivait en Bhikshu bien qu’elle était une Rani de Chitor. Elle vivait de pain qu’elle mendiait et emmenait sur les rives du fleuve Yamuna. Elle était entièrement satisfaite avec cette maigre nourriture, et simplement de l’eau comme boisson. Qu’est ce qui lui donnait de la force ? C’était le contentement. Le contentement ouvre les portes de Moksha et les royaumes de la lumière et de la félicité éternelle. Le contentement est une vertu divine. Celui qui possède un contentement parfait détient un mental équilibré et une parfaite assurance.
Pattinattu Swami, un très grand sage de l’Inde du sud, était un homme très gourmand dans sa vie antérieure. Il était également très riche. Il voulait continuer à amasser des richesses. Lord Siva pris la forme d’un petit garçon et présenta un paquet d’aiguille sans chas avec une note qui contenait ce message : « A quoi servent tous les trésors de ce monde ? Pas même ces aiguilles cassées ne te suivront quand tu mourras ». Cela ouvrit les yeux à l’avide marchand, et infusa Vairagya et contentement. Il abandonna maison, richesse, femme et tout le reste, vécu d’aumônes, et développa un contentement parfait et réalisa le Soi.
Le contentement est félicité. Le contentement est nectar. Le contentement donne l’immortalité et la paix infinie. Par conséquent développe cette vertu. Mène une vie vertueuse. Repose-toi dans la paix éternelle. Aie une image mentale de cette vertu. Répète mentalement « OM CONTENTEMENT ». L’habitude mentale du contentement se développera.
II
La plus grande grâce, dont un homme peut jouir dans ce monde, est un mental rempli de contentement. Cela a une influence bénéfique sur son âme. Cela détruit toutes les ambitions démesurées, jérémiades, plaintes, et rend la personne sereine, heureuse et riche. C’est une perle d’une inestimable valeur.
Le contentement est le meilleur tonique. C’est la meilleure médecine. Il donne une parfaite santé et la paix du mental.
Le bonheur ne consiste pas à posséder beaucoup mais à être content avec ce que l’on a. Celui qui veut peu a toujours assez.
La richesse et le pouvoir apportent leurs inconvénients et problèmes particuliers. Un homme riche est toujours mécontent et malheureux. Arta (richesse) est Anartha (un mal).
Un homme pauvre n’expérimente pas les tracas et les anxiétés d’un homme riche, les difficultés et perplexités du pouvoir. Un homme riche et un homme de pouvoir ont leurs propres ennuis secrets.
Lorsque votre mental est troublé par le besoin de chaussures, pensez à l’homme qui n’a pas de pied et soyez satisfait.
Si vous êtes mécontent en regardant des gens supérieur à vous, regardez ceux qui vous sont inférieurs et soyez content.
L’absence de désir est la plus grande des richesses. Un homme sans désir est le plus riche et le plus satisfait des hommes dans ce monde. Un homme satisfait n’est jamais pauvre. L’homme mécontent n’est jamais riche.
Soyez toujours satisfait de ce qui arrive. Sachez que ce que Dieu choisit et meilleur que ce que vous choisissez.
Si vous n’êtes pas content avec ce que vous avez, vous ne serez pas content avec ce que vous voudrez avoir.
Le contentement est richesse naturelle. Le luxe est pauvreté artificielle.
Abandonnez tous les désirs. Désirez seulement la volonté de Dieu. Ne cherchez que Lui. Vous trouverez le parfait contentement, paix et félicité.
Si vous augmentez vos richesses, vous augmentez vos soucis, inquiétudes et anxiétés.
Un homme satisfait ne se fait pas de soucis. Il ne se plaint pas. Il est satisfait avec les choses telles qu’elles sont. Il ne se plaint jamais. Il est résigné, rassasié et satisfait.
Le contentement est une ambroisie céleste ou nectar. Il refroidit le feu de l’avidité.
Ô homme ! Mène une vie de parfait contentement et sois heureux pour toujours. Vie en Dieu qui est Nitya Tripti, satisfaction suprême, ou contentement.
III
Le contentement est la meilleure des vertus ; le contentement est appelé le vrai plaisir ; et l’homme satisfait possède le meilleur repos. Pour un homme de contentement, la souveraineté sur ce monde n’est qu’un leurre. La jouissance des objets apparaît pour lui comme un poison. Son mental est tourné vers des choses spirituelles élevées et Atma Vichara. Il tire son bonheur de l’intérieur. Il n’est jamais troublé dans des circonstances adverses. Le contentement est le guérisseur de tous les maux. C’est une panacée pour la terrible maladie de l’avarice ou avidité. Le mental refroidit par le calme contentement est toujours en paix. La lumière Divine ne peut seulement descendre que sur l’aspirant qui est doté de contentement. Un homme satisfait, bien que pauvre, est l’empereur du monde entier. Un homme satisfait est quelqu’un qui n’est pas envieux de ce qu’il ne possède pas, et jouit de ce qu’il a de manière correcte. Il est entièrement satisfait avec tout ce qu’il reçoit. Il est magnanime et élégant. Siddhis et Riddhis l’attendent comme s’ils étaient son serviteur. Il est libre de soucis et d’anxiétés. La vue de l’expression d’une personne emplit de contentement donne de la joie à ceux qui rentrent en contact avec lui. Une telle personne est révérée par les grands Tapasvins et tous les grands hommes.